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Une réunion de plus de cinq heures entre Legault et ses ministres
Une réunion de plus de cinq heures entre Legault et ses ministres

La Presse

time6 days ago

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Une réunion de plus de cinq heures entre Legault et ses ministres

Une réunion de plus de cinq heures entre Legault et ses ministres (Québec) Cinq heures 10 minutes : c'est une réunion exceptionnellement longue que François Legault a tenue avec ses ministres mercredi, à l'approche d'un remaniement et au moment où il recherche des « propositions de changement » susceptibles de relancer son gouvernement. C'était la première rencontre du cabinet depuis les vacances estivales et la raclée électorale dans Arthabaska. La durée de la réunion démontre que le premier ministre prend la situation au sérieux, souligne à gros traits son entourage. « Je vais vous dire, c'était vraiment un des plus longs conseils des ministres qu'on a vus depuis quelques années », a témoigné le ministre de la Santé, Christian Dubé. « Moi, j'ai connu plusieurs conseils d'administration. Et j'ai toujours pensé que le conseil des ministres, c'était un grand conseil d'administration. Puis aujourd'hui, j'ai vu la qualité de la discussion sur ce que le premier ministre nous demande de repenser, je suis très très fier de la discussion. » La plupart des ministres se sont limités dans leurs commentaires à la sortie de la réunion. On s'entendait pour dire que les échanges ont été francs et constructifs. « C'était une discussion très constructive, vraiment, a lancé la ministre de l'Économie et de l'Énergie, Christine Fréchette. On a eu des présentations et ensuite des échanges sur les différents sujets […]. C'était une belle formule, je trouve que c'est une formule à répéter ! » Pour le ministre du Travail, Jean Boulet, ce fut un exercice « le fun ». « On placote, on discute de ce qui est important », a-t-il dit. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet Le ministre de la Justice et leader parlementaire, Simon Jolin-Barrette, a résumé l'issue de la rencontre en disant qu'« on va continuer à travailler avec le premier ministre […] pour les Québécois et sur les priorités des Québécois ». « Changements » François Legault mijote des « changements » à son « plan » et ses « priorités » afin de répondre à la grogne populaire. Il est en quête d'idées. « Je suis très déçu des résultats de lundi soir. Je pense que c'est le temps pour moi d'abord de faire preuve d'humilité et d'écouter les citoyens », a affirmé le premier ministre à son arrivée à la réunion. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Après ses ministres, il tâtera le pouls de ses députés jeudi lors d'une réunion spéciale à Québec. Ils ont également eu un souper mercredi soir. « Je veux les entendre sur tout, incluant sur les commentaires négatifs sûrement qu'ils ont eus cet été » de la part des citoyens, a-t-il soutenu. « Ils ont des propositions à me faire. Déjà, en plus des ministres, j'en ai rencontré plusieurs des députés qui ont des propositions de changement. Donc je vais passer toute la journée demain à écouter les leurs propositions de changement. Je vais prendre les semaines qui viennent pour digérer ça. » « C'est certain qu'il y a des Québécois, comme je le disais lundi soir, qui sont déçus qu'on n'ait pas assez amélioré l'efficacité qui faisait partie de l'ADN de la CAQ. L'efficacité des services publics, c'est pas simple. Prenons le cas de la négociation avec les syndicats de médecins. C'est pas simple de changer les choses, mais j'en prends acte qu'il y a des députés qui souhaitent qu'on améliore davantage l'efficacité de l'État. » Remaniement Dès la fin juin, dans le contexte de sondages pénibles et en prévision d'une défaite électorale dans Arthabaska, M. Legault a annoncé son intention de remanier son cabinet ministériel. « J'ai commencé déjà depuis un mois à rencontrer un par un les ministres pour voir s'il y a d'autres ministères qui les intéressent, par exemple », a-t-il dit, sans vouloir aller plus loin. Ce rebrassage des cartes, télégraphié fin juin et attendu d'ici le début du mois de septembre, « crée un petit peu d'incertitude », a reconnu le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville. « Mais moi, j'ai de l'ouvrage à faire. La rentrée scolaire s'en vient. On travaille là-dessus à temps plein », a-t-il ajouté. « Moi, j'ai toujours dit que c'était le plus beau défi que j'avais avec ce ministère-là », la Santé, a dit Christian Dubé. « J'adore ça. Ça sera le choix du premier ministre. » Christine Fréchette est « très heureuse » dans ses fonctions, mais rappelle que c'est « le grand privilège du premier ministre » de déterminer la composition du cabinet. « Si je peux rester là, ça fera mon bonheur. Si je peux servir ailleurs, ça fera mon bonheur », a-t-elle dit. La ministre de l'Emploi, Kateri Champagne Jourdain, n'a pas voulu dire si elle va se représenter en 2026 et a utilisé le passé en répondant à une question sur le remaniement à venir. « Je peux vous dire que moi, ça a été un honneur de servir les Québécois. Peu importe les changements qui vont se passer, on va continuer de travailler pour les citoyens », a-t-elle affirmé. Simon Jolin-Barrette et Jean Boulet ont confirmé qu'ils seront sur les rangs aux prochaines élections. « Il faut véritablement écouter et prendre les décisions qui s'imposent, a dit M. Boulet. Il nous reste encore 14 mois et vous le savez, la population a toujours raison et donc on a véritablement compris ce qui s'est passé. […] Il faut s'assurer de prendre les décisions qui s'imposent pour bien connecter avec la population du Québec, répondre à ses sensibilités, ses préoccupations. » Plusieurs ministres ont esquivé les questions. On n'avait manifestement pas envie de s'épancher devant les journalistes. François Legault a la même réponse au sujet de son avenir politique. « C'est déjà décidé que je reste et donc je vais être aux élections en octobre 2026 », a-t-il réitéré.

Vers un remaniement, un vrai
Vers un remaniement, un vrai

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time06-08-2025

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Vers un remaniement, un vrai

François Legault a longtemps hésité à le faire. Mais à une année de la prochaine campagne électorale, il se prépare à abattre sa dernière carte : un remaniement. Un vrai. Il devrait arriver d'ici la fête du Travail. Cela laisserait au moins deux semaines aux ministres pour s'approprier leurs dossiers avant la rentrée parlementaire. De l'audace est prévue. Presque personne ne semble indélogeable, à part Christian Dubé, qui doit terminer ses réformes en santé. Quelques ministres paraissent en danger, comme Jonatan Julien, Maïté Blanchette Vézina et peut-être aussi France-Élaine Duranceau. Tandis que des valeurs sûres comme Sonia LeBel, Christine Fréchette et Simon Jolin-Barrette pourraient se voir confier de nouvelles responsabilités. M. Legault a pris de brèves vacances estivales de deux semaines. Son retour, lundi, s'annonce difficile. Ce jour-là, la Coalition avenir Québec devrait encaisser une sévère défaite à la partielle dans Arthabaska. Le Conseil des ministres se réunira ensuite mercredi prochain. Le lendemain, il y aura un caucus en présentiel – d'autres se sont déroulés cet été, mais à distance. Le chef et son entourage en profiteront pour vérifier qui veut se présenter à la prochaine campagne. Pour la suite, les rumeurs bruissent. Un remaniement n'a rien d'inusité. Malgré ses difficultés dans les sondages, M. Legault n'a pas voulu s'y astreindre dans la dernière année. Il faut dire que ces exercices ont souvent un effet modeste sur les sondages. Et ils sont risqués. Premier danger : donner l'impression de vouloir désespérément plaire. Justin Trudeau en est un bon exemple. En décembre, pour s'accrocher à son poste, il semblait d'abord vouloir mettre de l'avant des symboles et courtiser des circonscriptions. Deuxième danger : se faire des ennemis. En 2002, les ministres Guy Chevrette et Jacques Brassard avaient démissionné après avoir été éjectés du gouvernement. Pourtant, Bernard Landry avait alors essayé de plaire à beaucoup de gens. Son conseil des ministres était devenu le plus gros de l'histoire, avec 36 chaises. M. Legault sera plus frugal. En cette période de resserrement budgétaire, il voudra prêcher par l'exemple. Il tentera aussi d'éviter l'éparpillement. Avec une année à faire, l'objectif est de recentrer les priorités. Le contraire de multiplier les chantiers avec une équipe élargie. Un remaniement sert à relancer l'action gouvernementale et non à faire bouger l'aiguille dans les sondages, plaidait-on dans l'entourage du chef il y a quelques mois. Cette approche guidera l'exercice délicat. Par définition, un remaniement est imprévisible. Les scénarios peuvent changer jusqu'à la toute dernière minute. Quand le jeu de chaises musicales commence, on ignore combien de gens seront déplacés. Voici malgré tout quelques hypothèses assez plausibles. Les caquistes ont plus que doublé le budget des infrastructures. Pour le gérer, un poste de ministre responsable des Infrastructures a été créé. Son titulaire, Jonatan Julien, n'a pas brillé. Les retards à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont sont devenus un symbole national. On se demande pourquoi la somme modeste de 85 millions manquait pour lancer les travaux le printemps dernier, alors que l'argent pleuvait ailleurs. Des problèmes similaires s'observent entre autres à Gatineau, à La Malbaie et à Mont-Laurier. Maïté Blanchette Vézina a fait la quasi-unanimité contre elle avec sa réforme du régime forestier. Elle est même répudiée par le chercheur censé l'avoir inspirée. Seule l'industrie l'appuie. En Habitation, France-Élaine Duranceau s'est vite fait des ennemis à cause de déclarations insensibles. À l'interne, certains plaident qu'il s'agit surtout d'un problème de communication, et que son bilan est positif – on parle des mises en chantier qui augmentent. Reste qu'avec le manque criant de logements, la ministre n'a pas le droit à l'erreur. Le fiasco SAAQclic a entaché la dernière session caquiste. Éric Caire a déjà dû démissionner. Il faudra surveiller ce qui adviendra de François Bonnardel, qui était aux Transports durant une partie des dépassements de coûts. Son intégrité n'a pas été mise en cause, et la vérificatrice générale n'a rien conclu sur sa responsabilité personnelle. Mais au minimum, il n'a pas réussi à prévenir ces dérapages. Ce fidèle lieutenant de M. Legault en payera-t-il le prix ? Autre dossier épineux, le troisième lien. Geneviève Guilbault brûle sa crédibilité en se contredisant à répétition sur ce projet hautement hypothétique. Si elle est remplacée par une personne qui continue de prétendre que le pont-tunnel se construira, le problème pour la CAQ demeurera entier. Inversement, des étoiles paraissent mûres pour de nouveaux défis. Sonia LeBel se démarque par son efficacité. Au Trésor, elle travaille toutefois dans l'ombre. Une autre mission permettrait de faire un meilleur usage de ses talents. Christine Fréchette a pris du galon. La ministre de l'Économie est une valeur sûre, si un ministère important se libère. Simon Jolin-Barrette réussit à mener plusieurs réformes en parallèle, et à les concrétiser. Même si ses projets constitutionnels et nationalistes l'occupent, il pourrait être appelé en renfort ailleurs. Eric Girard est aux Finances depuis bientôt sept ans. Sa fenêtre pour une carrière au fédéral s'est refermée, du moins à court terme. En mars 2024, il avait étonné en parlant de la personne qui lui succédera – selon lui, ce sera une femme. Est-il prêt à céder sa place ? D'autres ministres ont déjà passé plus de temps que prévu à leur poste. Benoit Charette (Environnement), Caroline Proulx (Tourisme), André Lamontagne (Agriculture) et Andrée Laforest (Affaires municipales) font le même travail depuis 2018. Le danger : tomber sur le pilote automatique. La tentation sera grande de remplacer certains d'entre eux afin d'obtenir un regard frais. Et enfin, il y a ceux qui attendent leur tour. Aucune vedette ne paraît incontournable. Des députés plutôt méconnus comme Yves Montigny, Amélie Dionne, Samuel Poulin ou encore Mathieu Lévesque sont estimés par leurs pairs. Mais les promus seront peu nombreux, s'il y en a. Il faudra limiter la taille du Conseil des ministres et respecter l'équilibre des régions. L'exercice sera un casse-tête. Il démontre que le premier ministre veut se présenter à la prochaine campagne électorale. Reste à voir si le remaniement relancera assez son gouvernement pour lui permettre de croire, à la fin de l'année, qu'il est le meilleur capitaine.

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